Chaque découverte des neurosciences fait évoluer notre compréhension du cerveau et de son fonctionnement, notamment la façon dont il mémorise l’information. Des connaissances théoriques que Jihane Laraïchi, coach scolaire et parentale, nous aide à mettre en pratique.
Ceux qui ont une mémoire spatio-temporelle pourront aisément retenir un nombre en l’associant à la forme produite par une suite de chiffres (à l’instar des codes de déverrouillage des téléphones).
La mémoire est temporelle
Les neurosciences nous ont appris que notre mémoire est programmée pour oublier et… ce n’est pas une mauvaise chose. Cela nous permet en effet de ne pas garder en tête des expériences négatives et des éléments jugés inutiles.
La mémoire est donc indissociable des notions d’utilité et de temporalité. Nous apprenons et mémorisons en fonction d’un projet mémoriel adossé à une durée : une blague que nous voulons absolument raconter à une amie et que nous oublions aussitôt, un cours que nous étudions pour un examen… On retiendra plus longtemps si on a envie ou si on nous conseille de garder cette information «pour toujours».
On retiendra d’autant plus que l’on programme de répéter dans le temps l’information apprise. Comme le montre la courbe d’apprentissage, il faudrait répéter la nouvelle information 24 heures après l’avoir apprise pour la première fois, la répéter encore au bout de 48 heures, puis de 72 heures, puis d’une semaine pour bien la retenir.
Une question de codage «personnel»
Notre cerveau, pour mémoriser l’information, doit la coder et il doit le faire à notre manière, dans notre «langue» préférée, selon nos codes. Ils peuvent être visuels, auditifs… cela dépend de chacun. A nous de savoir, éventuellement en prenant le temps de faire une mini introspection, quels codes nous utilisons le mieux.
Le sommeil, un allié de la mémorisation
Le sommeil permet de mieux mémoriser. Mais attention, il ne suffit pas de lire son cours avant de dormir. Idéalement, il faut l’étudier, se remémorer l’information livre fermé, réétudier ce qui a été oublié puis dormir.
«Vivre l’apprentissage»
L’apprentissage corporel
Les études montrent également que nous fixons plus longtemps un apprentissage si nous le codons à des émotions et cela de trois ou quatre façons différentes, voire en faisant appel à nos cinq sens, c’est-à-dire si nous l’associons à un visuel, une image, un son, une odeur, un goût (la fameuse madeleine de Proust).
Ainsi, pour apprendre l’alphabet à des tout-petits, la pâte à modeler peut être particulièrement utile. On peut la malaxer, la toucher (les yeux fermés) et même… la goûter!
L’apprentissage par le vécu
Combien sommes-nous à avoir gardé en mémoire les cours donnés par un enseignant qui, par sa capacité à raconter, nous «incluait» dans son cours? Le storytelling est un puissant outil de mémorisation. Le théâtre, la mise en scène (élèves-acteurs, utilisation de marionnettes…) sont aussi très efficaces et permettront aux plus jeunes de se souvenir longtemps d’une page d’histoire, d’un conte…