A chaque rentrée, c’est la même chose. Les batteries chargées d’énergie positive, on veut donner à son enfant toutes les opportunités pour devenir champion de judo, grand musicien, peintre ou encore acteur. Pour y voir plus clair, on prend conseil auprès de Salma Tamim, coach international en programmation neurolinguistique.
Texte Michèle Desmottes · Photos DR
Comment aider son enfant à choisir la bonne activité parascolaire?
Il s’agit avant tout d’observer son enfant, à fois à la maison et à l’école (ou à la crèche). Comment interagit-il avec ses camarades? Est-il introverti ou plutôt extraverti? Est-il intéressé par la musique, le sport, les arts plastiques… Cette observation globale peut être discutée avec la maîtresse mais surtout avec l’enfant. Il est inutile d’imposer une activité parce que les parents l’ont aimée, ou le manipuler pour qu’il accepte. Cela ne pourra qu’entraîner par la suite des interactions familiales malsaines.
Est-il intéressant que l’enfant ait plusieurs activités?
Les parents ont souvent tendance à remplir au maximum l’emploi du temps des enfants. Or, au fil des mois, plusieurs séances de parascolaires par semaine peuvent être lourdes à gérer pour les parents comme pour les enfants qui peuvent se sentir fatigués jusqu’à rejeter tout en bloc. Il faut rester dans la passion! Bien sûr, tout dépend de l’âge et de la personnalité de l’enfant. Plusieurs activités sportives telles que les arts martiaux, le foot ou l’athlétisme et/ou les ateliers créatifs sont un excellent moyen pour les hyperactifs de dégager leur trop plein d’énergie, ce qui évitera tout agissement atypique en classe.
Et si son enfant préfère rester scotché aux écrans?
Forcer, je le répète est inutile et peut avoir des conséquences négatives sur les relations familiales. Je suggère de montrer aux enfants ce que j’appelle «les pires scénarios», les conséquences de trop d’écrans pour les yeux, par exemple et cela, en s’appuyant sur les témoignages de médecins et d’experts, et/ou d’enfants malades. On peut aussi calculer le nombre d’heures qu’il passe devant les écrans et partager le résultat avec lui afin qu’il prenne conscience du problème.
Expliquer les conséquences, l’aider à prendre ses responsabilités puis négocier et proposer des alternatives qui vont l’intéresser : ateliers cuisine, jeux de sociétés, karaoké avec ses parents ou avec des camarades tout en négociant des «plages écrans» qui ne dépassent pas 30 minutes puis réduire la durée quotidienne d’exposition aux écrans de manière graduelle.
Et si son enfant décide d’arrêter une activité en plein milieu de l’année?
Il est important de comprendre le pourquoi de ce comportement. Est-ce un problème avec l’animateur ou ses camarades? Est-ce l’activité elle-même ou l’horaire? On switchera alors de groupe ou d’activité. Attention, les enfants sont souvent manipulateurs et avancent un scénario qui n’est pas toujours le bon. Il est donc important d’aller au fond de la discussion. Cette envie d’arrêter peut être le symptôme d’un problème à l’école ou encore de fainéantise. Dans ce cas, inutile d’initier un bras de fer ou une punition en lien avec de la nourriture (ce qui peut créer une liaison malsaine avec la nourriture). Mieux vaut interdire l’accès aux écrans tout l’après-midi afin qu’il comprenne que refuser d’aller à l’activité pour rester devant la TV est peine perdue.
«L’enfant doit être informé, sensibilisé, impliqué dans le choix de l’activité parascolaire. Il faut qu’elle soit liée à la passion /plaisir, au risque de développer un sentiment de dégoût voire de révolte.»