L’adolescence est une période charnière, où le cerveau se réorganise et explore de nouvelles façons de fonctionner. Les émotions y sont plus vives, les choix scolaires prennent une importance considérable et la pression sociale nourrit les doutes.

«Avant d’aider un jeune à choisir il faut l’aider à respirer. Un esprit stressé n’est pas un esprit qui décide.»

Master Coach, Coach Scolaire et d’Orientation, Coach en Neurosciences Cognitives, spécialiste de l’orientation et du fonctionnement cognitif des jeunes, Stanislas Tabaud explique comment apaiser ce stress, redonner de la clarté aux élèves et accompagner les familles dans cette étape déterminante.

Comprendre le stress des adolescents
Le stress n’est jamais seulement «dans la tête». Il touche la concentration, la mémoire de travail, le sommeil et l’énergie le comportement et le mise en place d’objectifs. Quand la pression scolaire augmente, le cerveau adolescent entre facilement en surcharge cognitive : il perd en capacité à hiérarchiser, à décider, à se projeter.

La peur, la colère la tristesse du mauvais choix paralyse. Beaucoup de jeunes ressentent une inquiétude diffuse : «et si je me trompe ?», «si je déçois ?». Cette pression émotionnelle finit par altérer la motivation, la confiance l’estime freiner la prise d’initiative et créer un sentiment d’épuisement. Stanislas Tabaud rappelle qu’avant de parler d’orientation, il faut d’abord restaurer un espace intérieur calme. Un jeune stressé ne peut pas penser clairement. Un jeune apaisé, si.

Aider l’adolescent à retrouver de la clarté
L’un des premiers axes de travail consiste à alléger la charge mentale. Quand un jeune arrive saturé, il mélange tout : attentes scolaires, craintes personnelles, fatigue, pression familiale. Le coach utilise des outils simples pour «remettre à plat» : poser le contexte, clarifier ce qui dépend du jeune, identifier ce qui relève du stress ou d’une vraie difficulté scolaire.
Ce travail de mise en ordre permet de transformer un flot confus d’émotions en informations utilisables. Une fois la clarté revenue, l’élève respire mieux, réfléchit mieux et retrouve ses capacités d’analyse.

Le rôle des émotions et du ressenti
Le stress d’orientation se nourrit souvent d’émotions non exprimées. Peur de décevoir, besoin d’être rassuré, crainte de ne pas être «assez bon». Pas de visualisions positive d’objectifs atteints
Stanislas Tabaud insiste sur l’importance d’accueillir ces émotions sans jugement. Quand le jeune comprend qu’il a le droit d’avoir peur, la moitié de la tension disparaît. Il peut alors reconnecter ses envies profondes, ses forces, et ce qui lui donne réellement de l’énergie.
Les décisions deviennent plus alignées, plus authentiques.
Et surtout, plus stables.

Quand consulter un professionnel ?
Quand un adolescent présente une forte anxiété, une perte de motivation durable, des difficultés de concentration ou un sentiment de blocage, un accompagnement extérieur devient une ressource précieuse.
Un professionnel peut aider à restaurer la confiance, structurer les idées et guider le jeune vers des choix cohérents, sans pression.

Redonner sens au parcours
L’orientation ne consiste pas à choisir un métier pour toute la vie, mais à comprendre où se trouve aujourd’hui la zone de sens qu’il donne à sa vie, de motivation et d’élan. Stanislas Tabaud accompagne l’élève pour identifier ses centres d’intérêt, ses appétences naturelles, son style cognitif, ses façons d’apprendre. À partir de là, le jeune peut enfin se projeter sereinement : non pas par obligation, mais par cohérence avec lui-même.

Apaiser la pression familiale
La famille et l’environnement joue un rôle déterminant. Beaucoup de parents, par amour, ajoutent malgré eux une couche de stress : comparaison, injonctions à réussir, peur de l’avenir. Le coach aide les familles à adopter une posture de soutien plutôt que de contrôle. L’objectif n’est pas d’orienter pour l’élève, mais d’être un cadre sécurisant où il peut réfléchir, explorer, se tromper parfois, et avancer.