À l’Institut français de Rabat, une toile brodée raconte la ville d’Azemmour comme jamais vue auparavant. Intitulée Fenêtre sur Azemmour – un récit brodé, cette exposition sensible est née d’une initiative de l’association Global Shapers Rabat dans le cadre du projet artistique Map My City.
À travers les mains expertes de Latifa, Fatima, Bahija et Chaibia, brodeuses locales rencontrées au festival Tatrizat, une carte textile prend vie. Stylisée comme une carte postale naïve, elle dessine les souvenirs vibrants d’une ville marocaine millénaire en déclin : le fleuve Oum Rabii, la médina aux fenêtres bleues, les champs agricoles désormais désertés. Un hommage tissé à l’Azemmour d’hier, traversé de récits intimes et de mémoire collective.
Plus qu’une œuvre d’art, cette broderie est un manifeste. Elle puise dans le terz zemmouri, broderie traditionnelle aux motifs floraux et animaliers, pour donner voix aux femmes et à leur regard sur la ville. Une vidéo documentaire, Les gardiennes d’Azemmour, prolonge cette immersion sensible, capturant les gestes, les silences et les récits partagés autour du fil et de l’aiguille.
Jusqu’au 10 février 2026, Fenêtre sur Azemmour invite à découvrir comment la broderie peut devenir outil de transmission, miroir d’une ville oubliée et langage universel des femmes qui la vivent au quotidien.
