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Hakima Farah
la voix du «Lait de Vie»

By décembre 10, 2025 Actu

Avec Lait de Vie, Hakima Farah choisit une approche originale : faire parler le lait maternel lui-même. À travers ce dialogue entre corps, culture et société, elle explore l’allaitement comme une expérience humaine complète, où se mêlent transmission, soin et rapport au vivant.

 

Parce qu’au fond, Lait de Vie parle de ce qui nous relie tous : le don, le soin et la transmission du vivant.

 

Votre livre donne littéralement la parole au lait maternel. Qu’est-ce qui vous a inspirée à adopter cette approche si poétique et originale pour parler d’un sujet souvent traité sous un angle purement scientifique ?
Comme dit l’adage, « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ».
L’un de mes objectifs à travers ce livre était de starifier le lait maternel, de rendre visible l’invisible, et qui mieux placé que le lait lui-même pour raconter son histoire, son évolution, ses joies et ses zones d’ombre ?
J’ai donc opté pour cette forme originale de co-narration, où ma voix et celle du lait se complètent et s’entremêlent pour créer un récit qui traverse l’espace public, la religion, la culture, la technologie, l’environnement et le futur.
Ce parti pris a été motivé par une volonté de rappeler que le lait n’est pas qu’une substance, mais aussi une présence vivante, un concentré d’émotions, un langage du corps, un tourbillon de tendresse, de fatigue, d’instinct et de silence.
L’idée était également de créer de l’impact en se différenciant des ouvrages existants sur l’allaitement, souvent techniques ou médicaux, pour offrir une parole sensible, poétique et universelle.

Vous évoquez l’allaitement comme un lien vivant entre le corps, l’émotion, la culture et la spiritualité. Comment ces différentes dimensions s’articulent-elles selon vous dans l’expérience des mères d’aujourd’hui ?
Ces dimensions sont indissociables.
Le corps nourrit, mais c’est tout l’être qui s’engage.
L’émotion colore chaque geste, entre joie, douleur, lassitude et puissance.
La culture, elle, encadre les pratiques : ici on célèbre le sein nourricier, ailleurs on le cache ; les codes varient selon les classes sociales, les régions, les traditions.
Les recettes diffèrent aussi, entre tisanes, plats de relevailles, conseils des aînées ou protocoles médicaux, mais on retrouve partout le même fil : le don et la continuité entre les générations.
Au-delà des normes, demeure une spiritualité du vivant : allaiter, c’est participer au cycle de la transmission.
Cette expérience, intime et universelle, doit aussi être inclusive : penser le vécu des mères en situation de handicap, des bébés aux besoins spécifiques, des familles solos ou recomposées, et également des femmes qui n’allaitent pas, par choix ou par impossibilité.
Chaque trajectoire maternelle mérite la même reconnaissance, la même écoute et la même bienveillance.

Dans «Lait de Vie», vous mêlez témoignages de mères du monde entier et éclairages de spécialistes. Quelle idée essentielle aimeriez-vous que les lecteurs retiennent après avoir refermé ce livre ?
Le lait n’est pas qu’un aliment, c’est une relation, une écologie du soin,
un symbole de continuité humaine.
Derrière cette image simple, une mère et un enfant, se cache un prisme riche : histoire, rituels, droits, contraintes professionnelles, innovations, environnement, vulnérabilités et solidarités.
J’aimerais que le lecteur referme ce livre avec une reconnaissance profonde, envers le corps, envers la vie, envers ce geste humble et sacré qui relie les générations.
Et si ce livre peut aider ne serait-ce qu’une femme à se sentir moins seule, un père à mieux comprendre, un professionnel à mieux accompagner, ou une femme qui n’allaite pas à se libérer du jugement et se sentir pleinement mère malgré tout, alors j’aurai rempli ma mission.
Parce qu’au fond, Lait de Vie parle de ce qui nous relie tous : le don, le soin et la transmission du vivant.

De la science au soin
Avant la maternité, Hakima Farah évoluait dans l’univers de la biologie et du management, portée par une carrière stable et ambitieuse. La naissance de ses enfants bouleverse sa vision de la santé et du bien-être. Elle se forme alors à la naturopathie, en quête d’approches plus naturelles pour accompagner les femmes. De cette reconversion naît «Une Santé en Or», un espace dédié au bien-être féminin, où elle soutient notamment les jeunes mamans de l’allaitement
à la gestion du stress.
Naturopathe spécialisée en allaitement, Hakima explore cette expérience dans toutes ses dimensions : physiologique, émotionnelle, culturelle et spirituelle.