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Mieux se nourrir pendant et après un cancer du sein : retrouver force, plaisir et équilibre

By octobre 25, 2025 Parents

L’alimentation est un pilier de la prévention et de l’accompagnement du cancer du sein. Entre fatigue, perte d’appétit, carences et idées reçues, il devient difficile de savoir quoi manger. Pour démêler le vrai du faux et adopter les bons réflexes au quotidien, nous avons sollicité l’expertise du Dr Valérie Aligheri, spécialiste en endocrinologie, diabétologie, nutrition et maladies métaboliques.

 

 

 

Comment adapter son alimentation pendant les traitements (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie) ?
Une alimentation suffisante est essentielle au bon déroulement du parcours de soins. Une perte de poids importante liée à la fonte musculaire est délétère et peut même entraîner une interruption temporaire du traitement. L’objectif est donc de préserver un bon apport énergétique. Il est utile d’anticiper les séances en augmentant légèrement les apports les jours qui précèdent, car une baisse d’appétit peut survenir ensuite. Parfois, le médecin peut proposer des compléments nutritionnels oraux (CNO) hyperénergétiques et hyperprotéinés.
Ajoutons que l’eau est indispensable pour éliminer les toxines, les métabolites produits par les médicaments éliminés par voie urinaire. Aussi, il est important de maintenir une hydratation minimale d’un litre par jour y compris boissons chaudes non sucrées, bouillons…

Les aliments qui aident à mieux tolérer les éventuels effets secondaires
Si des nausées surviennent, privilégier des repas froids et des aliments au goût neutre (pain, riz, pâtes, poulet froid, etc.) ; éviter les aliments très odorants ou au goût prononcé, comme le poisson et les crucifères.
Quand le goût s’émousse, au contraire, choisir des aliments qui stimulent les papilles : plus acides ou plus salés, ou légèrement relevés par des herbes aromatiques, épices et condiments.
Pour les aphtes, exclure les aliments qui les favorisent (gruyère, noix, ananas) et éviter le sel ainsi que les aliments acides (vinaigre, tomate, citron, agrumes) qui provoquent des douleurs ; privilégier plutôt des aliments doux, comme la crème fraîche. Pour les troubles du transit tels que la constipation, augmenter l’apport en fibres : fruits séchés (pruneaux), légumes secs (lentilles, haricots), épinards, betterave, jus d’une orange ou feuilles de laitue cuites dans la soupe.
En cas de perte d’appétit, manger de manière fractionnée, par petites quantités étalées sur la journée aide à maintenir l’énergie et le poids. Privilégier aussi une alimentation semi-liquide : purées de légumes et de viande, smoothies de fruits frais ou secs avec lait de coco ou un peu de crème — des repas nutritifs, fluides, frais et non acides. Sur une courte période, suivre l’envie du moment : cake ou madeleines trempés dans du lait, flan aux œufs caramélisé, crème dessert… mieux vaut un aliment sucré que rien du tout.
À chaque problème, ses petites solutions !

Les compléments alimentaires : amis ou ennemis ?
Pendant un traitement contre le cancer, ne pas recourir aux compléments alimentaires, sauf sur prescription médicale en cas de déficit prouvé et documenté. L’administration de compléments pendant une chimiothérapie peut en diminuer l’efficacité, y compris pour la vitamine C. Donc, ne rien consommer sans l’avis de l’oncologue. Vitamines et micronutriments sont naturellement présents dans une alimentation saine et équilibrée.
Il faut aussi savoir que des essais sur les suppléments alimentaires ont montré des effets négatifs à long terme, avec une augmentation du risque de récidive ou d’apparition d’un second cancer (alpha-tocophérol et bêta-carotène).

Et comment retrouver du plaisir à manger après une longue période de traitements ?
À Dar Zhor, nous proposons des ateliers de cuisine qui prouvent qu’on peut manger bon et sain sans passer des heures aux fourneaux. Un nutritionniste a élaboré une liste de plats bien pensés, et une cheffe cuisinière transmet les techniques de préparation.
Autre point important : l’appétit est meilleur lors des repas en famille, entre amis ou en sortie…

Quels aliments sont scientifiquement reconnus pour leurs effets protecteurs ?
Les aliments riches en antioxydants sont protecteurs : ils limitent l’effet des radicaux libres du stress oxydatif en les neutralisant, protégeant acides nucléiques, protéines et membranes cellulaires. Ces antioxydants sont des vitamines, minéraux, caroténoïdes, polyphénols, ainsi que des molécules endogènes (coenzyme Q10, glutamine, glutathion, mélatonine).
Ne prenez pas de compléments alimentaires, mais misez sur une consommation quotidienne et variée de fruits et légumes. Plus l’assiette est colorée, meilleur est l’apport : verts (glucosinolates : brocoli), orangés (bêta-carotène : carotte, citrouille, mangue), violets (anthocyanines : myrtilles, raisin), rouges (lycopène : tomate). Il n’y a aucun aliment « miracle ». Inutile de suivre des cures ciblées, priorité à la variété et à la régularité !

Bouger pour rester en bonne santé
L’activité physique active les muscles ce qui entraîne une dépense énergétique (évite le surpoids, facteur de risque avéré). Ce n’est pas tout : elle agit sur les hormones (en diminuant la sécrétion d’œstrogènes et en augmentant la sécrétion de la SHBG ), sur l’inflammation et sur l’immunité. Elle diminue aussi le risque de décès par cancer et de développement de maladies concomitantes comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires.

* Protéine essentielle principalement produite par le foie, dont le rôle principal est de réguler la quantité d’hormones sexuelles actives dans le sang