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Ihssane Rihani
La nouvelle mesure des mères

By septembre 23, 2025 Mode, Tendance

Ihssane Rihani donne le ton de la rentrée. Maman de famille nombreuse et entrepreneure, elle compose avec les cadences de ses enfants comme avec les urgences de ses projets. Ça pourrait être le chaos, mais non… C’est une pulsation intérieure et une dynamique souple, presque chorégraphiée. Entre deux appels, une idée prend forme. Entre deux rires, un contrat se signe. La mode, elle ne la porte pas, elle habite les vêtements comme seconde peau avec une présence nette et une élégance tranquille. Ce qu’elle incarne ? La nouvelle figure des mères marocaines, actives, conscientes, et franchement incontournables.

Photographe : Mostafa Errami
Coiffure et maquillage : Naima Bennani – @makeupbynbn

 

«La famille est ce fil invisible qui relie les générations et garde chacun debout dans les épreuves.»

 

Quelle place vos enfants occupent-ils dans vos choix et dans l’organisation de vos rythmes ?
J’ai mis mes enfants au centre de mon organisation. Très honnêtement, j’ai la chance d’être entrepreneure et de pouvoir adapter mon emploi du temps. Il est primordial pour moi de pouvoir être présente pour eux, qu’ils se sentent soutenus. Je ne rate pas une rentrée, pas un spectacle ; j’essaie de faire une sortie d’école chaque année avec chacun d’entre eux.

Comment les différences d’âge modèlent-elles la relation que vous construisez avec chacun d’eux ?
Chacun de mes enfants a sa place et ses besoins spécifiques, et je crois qu’il n’existe pas une maman identique pour tous : la relation est unique avec chacun. Ce n’est pas à l’enfant de s’adapter, mais à nous de nous ajuster, car les attentes ne sont pas les mêmes à deux ans qu’à seize ans. Chaque enfant a donc son moment privilégié, sa relation singulière avec moi, même si cela peut paraître injuste lorsqu’un frère ou une sœur me voit plus ferme ou plus souple. J’ai surtout appris au fil du temps, en ajustant, en me trompant, en recommençant. Rien n’a jamais été figé, et c’est ce qui devrait rassurer toutes les mamans : on avance pas à pas, sans devoir tout réussir d’emblée.

Comment décririez-vous la place de la fratrie dans une famille heureuse, où chacun cherche sa voix ?
J’éduque mes enfants dans l’idée que la famille se place toujours au premier plan. Les amis partent et viennent, mais la famille reste. Ici, on valorise l’entraide et le soutien. Ils doivent comprendre que nous, les parents, ne serons pas éternels, et que dans la vie, il leur faudra se serrer les coudes, dans les bons moments comme dans l’adversité.

Que vous apprend l’adolescence à travers le regard et les transformations de votre enfant ?
L’adolescence est un vaste sujet et je n’ai pas le souvenir que c’était aussi difficile à mon époque. Aujourd’hui, les jeunes affrontent des défis immenses, avec les réseaux sociaux et le regard permanent de l’autre. Ils ressentent un grand besoin d’appartenance, une envie d’être écoutés, compris et respectés. Ils ont une voix, une vision propre du monde, et on ne les contraint plus : on les accompagne, on les convainc avec des arguments solides. Je les trouve aussi très entreprenants, avides d’apprendre et déjà armés de toutes les cartes pour construire leur avenir.

Quelle place le père tient-il dans cette dynamique familiale mouvante ?
Le rôle du père, dans notre famille, est celui d’un complice bienveillant. Mon mari entretient une grande proximité avec nos enfants, leur offrant écoute et soutien au quotidien. Il lui arrive de plaider leur cause, mais toujours dans un esprit de co-parentage harmonieux, qui nous permet d’avancer ensemble, main dans la main, dans leur éducation.

Comment décririez-vous l’équilibre entre vos responsabilités et les siennes ?
Je pense que c’est souvent difficile pour le papa de trouver sa place au début, car nous avons tendance à nous accaparer nos enfants en pensant qu’ils ne «seront pas capables». C’est une idée fausse. Il prend ses responsabilités, même si, je dois l’avouer, je gère davantage l’éducation au quotidien. Mais il m’aide énormément. On est sur un équilibre qui reste globalement satisfaisant, même si j’ai tendance à dire en riant que le ratio est plutôt de 35/65.

Quelles valeurs souhaitez-vous voir circuler entre vos enfants lorsqu’ils grandissent ensemble ?
L’entraide, la confiance et la solidarité sont trois valeurs fondamentales. Ce sont celles que je souhaite voir circuler entre eux et les accompagner tout au long de leur vie.

Comment conciliez-vous votre rôle de mère avec le fait de rester une femme présente à elle-même ?
C’est beaucoup d’aménagement… On dit qu’il faut un village pour éduquer un enfant, alors imaginez avec quatre ! Heureusement, je suis bien entourée : ma maman reste mon pilier, et j’ai aussi des proches qui m’aident à trouver du temps pour moi. Dire que je suis toujours présente à moi-même serait exagéré, mais j’essaie, petit à petit, de mieux comprendre mes besoins et de m’y accorder une place. Avec le temps, j’apprends même à partager cela avec mes enfants, pour qu’ils comprennent et, à leur manière, m’aident à préserver cet espace.

Quel horizon intime et collectif rêvez-vous pour votre famille dans les mois à venir  ?
J’ai récemment réalisé un très joli rêve : ouvrir ma propre boutique. C’est un challenge, mais aussi une immense fierté. Personnellement, je rêve de voir ma marque grandir, évoluer, et continuer à partager avec ma communauté du contenu authentique et pointu, sur les sujets qui me tiennent à cœur.
D’un point de vue familial, je souhaite que nous continuions à nous soutenir, à voir mes enfants s’épanouir, évoluer dans ce qu’ils aiment, et surtout rester en bonne santé.

 

Ensemble de Liviana Conti & Escarpins d’orsay de Gianvito Rossi chez Cosmopolite Looks Casablanca
Bracelet de Daniel Espinosa chez Eight Concept Store

 

Frontière invisible

La famille fonctionne comme un champ magnétique. Les sphères interagissent, se traversent, se recomposent. L’intime alimente le collectif, le collectif nourrit l’intime. La porosité devient principe d’organisation. Chaque déplacement d’énergie ouvre un passage, crée une nouvelle configuration. La frontière agit comme surface active, espace de contact, zone fertile où les forces se rencontrent. Ce terrain mouvant engendre une dynamique toujours vivante, un système en expansion continue.

«La frontière devient surface de résonance.»

 

Elle

Elle vit. Elle agence. Elle ajuste. Chaque jour, une série de décisions minuscules, invisibles pour la plupart, mais décisives. Ce qu’elle construit, ce n’est pas une routine, c’est une dynamique. Un système souple et précis. À sa façon.
Chez elle, les horaires, les enfants, le travail, le corps, le couple, tout s’imbrique. Parfois dans l’ordre. Souvent autrement. Elle ne cloisonne pas. Elle compose. Et dans cette composition, quelque chose de très clair : rien ne la remplace. Elle est là. Active. Présente. Élégante. Incontournable.

Corset et Pantalon de Mina Binebine & sac Baby Luna de Nadia Chellaoui chez Eight Concept Store

 

 

À temps complet

Le temps social déroule une suite d’horaires. Le temps vécu installe une pulsation intérieure. Cette pulsation ordonne les gestes, stabilise les cadences, donne au quotidien sa cohérence. Le rythme se lit dans la répétition d’un souffle, dans la tension d’un instant, dans la continuité d’un geste. La famille s’accorde à cette mesure intime. Elle trouve son équilibre en suivant cette pulsation souterraine, plus structurante que toute planification extérieure.

«Le rythme se déploie comme une pulsation intérieure.»

 

Le quotidien se tient sur des gestes minuscules mais décisifs.

 

Robe de Liviana Conti chez Cosmopolote Looks Casablanca
Bracelets de Daniel Espinosa chez Eight Concept Store
Escarpins chez Zila Russi

 

Rythme intérieur

La clarté surgit d’un geste volontaire. Elle organise, hiérarchise, simplifie. Elle s’impose comme force structurante. Elle transforme la complexité en trajectoire lisible. Elle éclaire les choix, stabilise les relations, fluidifie le quotidien. La clarté agit comme principe esthétique autant que stratégique. Elle produit de la confiance, elle génère de la continuité, elle rend possible une intensité nette. Elle s’érige en valeur première d’une vie cohérente.

«La clarté se construit comme une force.»

Ensemble de Liviana Conti chez
Cosmopolite Looks Casablanca
Accessoires de Daniel Espinosa chez Eight Concept Store

 

Sa vision s’enracine dans la mémoire, mais s’ouvre toujours vers l’avenir.

 

Économie de l’essentiel

L’essentiel résulte d’un travail de condensation. Chaque choix concentre l’énergie, chaque décision intensifie. Le superflu se dissout dès que l’intention se clarifie. L’économie ne réduit rien, elle amplifie. Les gestes gagnent en poids lorsqu’ils s’alignent sur l’essence. L’essentiel agit comme principe d’architecture : fondations solides, lignes précises, ouverture vers l’avenir. Dans cette condensation s’installe une densité qui élève l’expérience quotidienne au rang de valeur durable.

«L’essentiel condense et intensifie.»

Ensemble de Liviana Conti chez
Cosmopolite Looks Casablanca

 

Le calme est un choix

Le temps court. Le souffle installe une mesure différente. Une pause devient un territoire. Entre les rendez-vous et les voix qui s’élèvent, un instant s’offre à la plus petite. Une attention exclusive, presque volée, qui change la couleur de la journée. La respiration se glisse là, dans cette parenthèse, et transforme le chaos en continuité.

«Respirer, c’est donner de l’air au lien.»

Robe de Rue des Tilleuls chez Eight Concept Store
Bracelets Liviana Conti chez Cosmopolite Looks Casablanca

 

Clarté

Un foyer trace toujours plus qu’un abri. Il projette un horizon. Les murs délimitent et orientent. Ils offrent protection et impulsion. Chaque espace domestique devient carte intérieure. Il ancre le présent et suggère le futur. L’horizon intime s’élabore dans les gestes répétés, dans les rituels qui organisent la durée. Cet horizon agit comme tremplin. Il ouvre le quotidien vers des possibilités multiples. Il transforme la stabilité en dynamique.

«L’énergie se fabrique dans la constance.»