Les héros de bandes dessinées américaines crèvent l’écran en ce moment. Hulk, Spiderman, X-Men dans ces comics, la violence est quasiment omniprésente. La plupart de ces BD mettent en scène des super héros aux pouvoirs incroyables, qui se battent sans cesse contre des super vilains pour sauver la planète. Ces surhommes, sans cesse en train de se battre, ont-ils une influence sur le comportement de nos ados ?
Les supers gentils deviennent-ils des supers méchants ?
L’influence de ces comics, des bandes dessinées américaines sur le comportement de gens, notamment des jeunes, reste incertaine. Une étude américaine, dont une première version a été présentée lors du 108 e Congrès de l’American Psychologic Association, pourrait donner un nouvel éclairage sur les effets de ces bandes dessinées. Pour évaluer les effets de ces bandes dessinées, les auteurs ont recruté des étudiants. Ils ont dans un premier temps évalué leur degré d’agressivité, à l’aide d’un questionnaire utilisé en psychologie pour éviter les biais. Ils ont ensuite distribué à ces élèves de manière aléatoire l’un des deux comics. Après lecture où on retrouve par exemple un enfant dans une situation potentiellement agressive. Les étudiants étaient ensuite interrogés sur les intentions qu’ils prêtaient au « provocateur », ici l’enfant qui vient s’asseoir et aux autres protagonistes.
Une augmentation de l’agressivité
Les comics induiraient ainsi, selon les auteurs, une sorte de biais dans les relations sociales. Les lecteurs de BD violente interpréteraient plus facilement comme agressifs les gestes de l’entourage. Sur des effets à long terme une exposition prolongée à des violences à la télévision, une exposition fréquente à des images et des sujets violents dans des bandes dessinées pourrait entraîner une désensibilisation à la violence, une augmentation des sentiments d’hostilité et peut-être une probabilité plus forte de comportement agressif.
Relance sur la polémique des jeux vidéo
Cette étude relancerait ainsi la polémique sur les jeux vidéo, les dessins animés et leur effet prétendument néfaste, particulièrement sur les jeunes. En 1997, Steven J. Kirsch avait déjà cherché à évaluer l’influence des jeux vidéo. Il avait alors comparé les effets des jeux Mortal Kombat, des combats de rue assez sanglants, et NBA Jam, jeu de basket-ball. Ces résultats étaient semblables que l’étude menée sur les Comics, puisqu’ils révélaient une perception négative des situations ambiguës chez les jeunes qui avaient joué à Mortal Kombat. Pourtant, si certains accusent ces divertissements de rendre les enfants plus violents, d’autres leur attribuent des vertus exutoires, qui permettraient de défouler les enfants.
Sensibilité plus faible
À long terme, l’effet de stress généré par les images violente diminuerait et l’adolescent pourrait «s’habituer» aux images violentes. Le cerveau, pour se protéger, ne pourrait supporter une situation de stress de façon continue. Cette «habituation» a un coût : l’enfant (comme l’adulte) perdrait progressivement ses capacités d’empathie et ne ressentirait plus la souffrance de l’autre, n’arrivant plus à se mettre à la place de l’autre.