Suis-je un ou une bon(ne) amant(e), suis-je désirable, suis-je capable de donner du plaisir?, qu’en est-il de mon endurance?, autant de questions qui contrairement à ce que l’on pourrait penser, taraudent aujourd’hui aussi bien les hommes que les femmes. Avec le docteur Faouzia Daoudi, sexologue, on fait le point sur la question.
Texte Mélanie Wilms · Photos DR
«Face à la non-jouissance, il est important d’éviter de tomber dans la frustration et d’apprendre à s’écouter et à communiquer tout en continuant à développer sa sensorialité à travers des câlins et des caresses non génitales.»
La quête de performance, pendant longtemps considérée comme étant l’apanage de l’homme, rattrape peu à peu la gent féminine. Quête ayant pour certains tourné à l’obsession, la performance tend aujourd’hui à provoquer une certaine anxiété. Liée à la notion d’idéalisation qui touche, de nos jours, quasiment tous les domaines (études, travail, sport…), la quête de performance sexuelle s’inscrit dans l’imaginaire d’une relation parfaite où ressentir une constante satisfaction est fondamental. Véritables thèmes de société, les notions de satisfaction et de plaisir se sont vues peu à peu décortiquées voire même mises sur le devant de la scène à travers les médias (télé, radio, magazines…) ainsi qu’à travers des forums ayant pour thème l’épanouissement sexuel.
Une pression dérisoire
Les pratiques sexuelles évoluant au fil de temps, dans la société actuelle, nombreux sont les hommes à ne plus être concentrés sur l’assouvissement de leurs seuls besoins mais bien d’être en recherche d’un échange mutuel. Quant aux femmes, si elles accordent de plus en plus d’importance à la notion de plaisir, il est également observé qu’elles sont désireuses de créer un rapport de partage, d’équité et d’homogénéité entre les deux sexes. Autrement dit, si elles continuent à vouloir en donner, elles attendent de recevoir du plaisir en retour. Soucieux de vouloir «bien faire», hommes comme femmes peuvent ressentir par moment une certaine pression sexuelle. La crainte d’insatisfaction qui va notamment découler de cette quête de performance peut représenter sur la durée un risque de fragilisation du couple, de perte de confiance ou encore de dépréciation dans la relation, jusqu’à aboutir à une anxiété généralisée.
Une sensorialité à développer
Si elle demeure au cœur des préoccupations de l’un ou de l’autre partenaire, la crainte de l’échec peut l’entrainer à endosser une attitude de spectateur dans la relation. Plus précisément, elle peut rendre la relation plus mécanique; la personne ne se laissant plus aller à ses sensations. Demandant une certaine connaissance de son corps et de sa sensorialité, la jouissance et parallèlement le désir de l’offrir au partenaire passe immanquablement par une bonne communication au sein du couple. Il est essentiel de pouvoir partager ses envies, ses zones les plus érogènes, ses différents plaisirs et ce, sans aucune culpabilité.